dimanche 20 janvier 2013

Les lisières *** Olivier Adam

Ma critique 

Mes impressions

Voilà, je termine enfin "Les lisières" d'Olivier Adam. C'est le premier livre que je lis de cet auteur.  Je suis partagée, j'ai mis du temps à le lire, je n'ai pas voulu l'abandonner, et j'ai bien fait.
J'ai aimé l
e style, ces phrases longues, kilométriques parfois qui dressaient les réalités de la vie, mais par moment cela me déroutait, me lassait, je ne voyais pas toujours où l'auteur voulait m'emmener, pourquoi tout ça, des descriptions qui m'éloignaient et me faisaient perdre le fil du sujet.  Qui m'emmenaient ailleurs, je ne savais plus pourquoi il racontait tout cela, mais à d'autres moments j'aimais ce réalisme, un certain humour avec un clin d'oeil à l'actualité du moment, les livres, films, chanteurs, le tour de France....., cette vision de notre société. 
Peut-être n'était ce pas le meilleur moment pour moi pour lire ce livre qui m'a demandé beaucoup d'attention, mais une chose est certaine il ne m'a pas laissé indifférente et me donne envie de lire autre chose de l'auteur?

L'histoire.

On fait connaissance avec Paul écrivain qui vient de se faire larguer et qui impuissant observe sa famille, ses enfants, sa femme, il aimerait tellement tout recommencer. Il a un frère qui est vétérinaire.
Sa mère est hospitalisée, il faut qu'il retourne chez lui, dans la maison de son enfance pour une dizaine de jours, il redoute de se retrouver dans cet environnement.  Il a quitté son milieu social peu élevé (son père était éboueur, sa mère au foyer).  Ils vivaient en banlieue parisienne dans un petit pavillon.  Paul a toujours étouffé là bas. Il va se replonger dans son enfance, retrouver ses copains voir ce que chacun est devenu, et de plus en plus il va se sentir étranger à ce milieu qu'il a complètement quitté, il est passé de l'autre côté.. c'est comme cela. 

Il a toujours ressenti un mal être, et n'a de souvenirs que depuis 10 ans.  Pourquoi??  Il va essayer de le savoir en remontant dans ses souvenirs.  Ses parents n'ont jamais été très expansifs, surtout son père, sa mère était souvent triste.

Un jour il tombe sur une photo d'un nouveau né en couveuse, qui est-ce??  Est ce le début de la clé de ses problèmes....

On part à la découverte de son histoire, de son passé, de l'influence du comportement de ses parents, des non-dits, de l'absence,  beaucoup de sujet qui nous amène à des réflexions personnelles et sur notre société.



De jolies phrases qui questionnent ou interpellent.


"Cette façon d'affirmer que je n'étais pas fait pour le travail et la vie sociale. Comme si quelqu'un l'était.  Comme si on avait le choix."

"J'y menais une vie hors saison, une vie à la lisière de la vie.  J'avais déserté. On pouvait y voir une forme de courage ou de lâcheté, c'était selon."

"Personne ne sait quand exactement les fissures deviennent des failles, puis se muent en gouffres infranchissables."

"En devenant père j'avais cessé de me battre contre moi-même, la tristesse m'avait quitté, quelque chose s'était apaisé, la Maladie s'était terrée dans un coin, n'émergeant parfois mais ne prenant jamais ses aises, vite résorbées par la vitalité des enfants."

"C'était nulle part mais c'était chez eux pour tant de gens. Ce l'avait été pour moi durant tellement d'années.  C'était nulle part mais c'était partout, à la fois dedans et autour."

"J'avais tout laissé derrière moi et je m'étais planqué là où était ma place, tout au bord, en lisières."

"Voilà, lu avais-je dit.  Je suis un être périphérique.  Et j'ai le sentiment que tout vient de là.  Les bordures m'ont fondé.  Je ne peux jamais appartenir à quoi que ce soit. Et au monde pas plus qu'à autre chose.  Je suis sur la tranche.  Présent, absent.  A l'intérieur, à l'extérieur.  Je ne peux jamais gagner le centre.  J'ignore où il se trouve et s'il existe vraiment.  La périphérie m'a fondé.  Mais je ne m'y sens plus chez moi.  Je ne me sens aucune appartenance nulle part..."


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