dimanche 11 août 2013

A l'encre russe Tatiana de Rosnay 6.5/10 ```

A l'encre russe   -    Tatiana de Rosnay



Éditeur : Editions Héloïse d'Ormesson (2013)

Quatrième de couverture
Nicolas Duhamel découvre à plus de vingt ans qu'un troublant mystère entoure ses origines.  Pourquoi sa famille a-t-elle délibérément rayé un pan de son histoire ?  Son père, disparu au large de la côte basque alors qu'il était encore enfant, n'est plus là pour lui répondre.  Affecté par l'onde de choc de ces révélations, le jeune homme se lance sur la piste de ses ancêtres, jusqu'à Saint-Pétersbourg.

De cette enquête découlera un roman qui rencontrera un succès phénoménal.  Grâce à ce livre, Nicolas pense en avoir fini avec les fantômes su passé.  Pourtant, lors d'un séjour dans un hôtel de rêve sur une île toscane, il verra s'accumuler orages et périls, défiler sa vie et se jouer son avenir.

Réflexion sur l'identité mais aussi sur l'écriture, A l'encre russe, spectaculaire roman à tiroirs, marque le sacre de la reine du secret.


L'auteur : Tatiana de Rosnay




Née le 28 septembre 1961, Tatiana de Rosnay est franco-anglaise. À l’âge de 11 ans, elle écrit son premier texte en anglais, sa langue maternelle, sur un cahier Clairefontaine. Trouvant refuge dans ce jardin secret, elle ne cessera de noircir des pages et des pages, toujours en anglais, jusqu'à 25 ans. Ces textes de jeunesse, elle préfère les garder dans ses tiroirs. Après des études littéraires en Angleterre, à l’université de East Anglia, Tatiana revient à Paris.
Longtemps la correspondante française du prestigieux magazine américain Vanity Fair, elle poursuit à partir des années 1990 sa carrière de journaliste à Psychologies,ELLE et plus récemment au JDD. Avec L’Appartement témoin, elle est publiée pour la première fois en 1992. Sept autres livres suivent – tous écrits en français, dontMoka et Le Voisin –, jusqu’en 2007, année de parution d’Elle s’appelait Sarah. Ce premier roman écrit en anglais va marquer un tournant dans sa vie d’écrivain.
Tatiana de Rosnay vit à Paris dans le XVe arrondissement, est mariée et a deux enfants.

Ses ouvrages :


Aux Éditions Héloïse d’Ormesson
À l’encre russe, 2013.
Rose, 2011. Le livre de Poche, 2012.
Le Voisin, 2010. Le Livre de Poche, 2011.
Boomerang, 2009. Le Livre de Poche, 2010.
La Mémoire des murs, 2008. Le Livre de Poche, 2010.
Elle s’appelait Sarah, 2007. Le Livre de Poche, 2008.

Aux Éditions Le Livre de Poche
Spirales, 2013.
Le Cœur d’une autre, 2011.
Moka, 2009.


Mon avis

C'est le premier Tatiana de Rosnay que je lis. Le résumé du livre semblait intéressant, un souvenir de l'adaptation ciné de "Elle s'appelait Sarah" et des coupures de presses tentantes ont motivé cette lecture.

J'avoue avoir trouvé la première partie du livre très commerciale, une écriture très simple, remplie d'humour, mais pas vraiment mon style de prédilection - trop Harlequin à mon goût-.

N'abandonnant pas facilement mes lectures, je me suis accrochée et surprise, vers la page 200, c'est devenu peu à peu intéressant. C'est un bon livre de vacances, à lire sur la plage sans se poser de questions.

Nicolas Duhamel est un jeune écrivain, auteur d'un best -seller traduit partout dans le monde et adapté avec brio au cinéma.

Nicolas a construit son roman sur base autobiographique, à la recherche de ses origines. Il perd son père très jeune, à l'âge de 15 ans, celui-ci a disparu à bord de son bateau, ne laissant aucune trace de lui, ni de son corps.

En renouvelant son passeport, Nicolas doit prouver sa nationalité française, il découvre que son père Théodore était russe et né sous le nom de Fiodor Koltzine. Âgé d'une vingtaine d'années lors de cette découverte, il remontera à ses origines en passant par Saint Pétersbourg. Cela provoquera en lui un déclic qui lui inspirera "l'enveloppe" , son best-seller.

Depuis, la notoriété et la célébrité lui sont monté à la tête. Il est en panne d'écriture, et passe trois jours dans un hôtel de rêve : le Gallo Nero avec sa compagne Malvina. Trois jours sur cette île toscane, loin de tout, dans un cocon pour riches et milliardaires.

Nicolas est devenu obsédé par les tweets, les réseaux sociaux, sa page Facebook, son image est plus importante que tout.

Peu à peu il s'étonne des relations difficiles avec sa mère, son meilleur ami François, son ex... il est déconnecté de la vraie vie et vit la sienne en mode virtuel.

Il se passera des événements durant ce court séjour qui le remettront en question.

Dans ce livre : des questions, des secrets, la vraie vie -virtuelle , artificielle ou réelle - qu'elle est l'influence des réseaux sociaux sur nos vies, qu'est-ce que le bonheur, l'essentiel mais aussi comment retrouver l'écriture un sujet, ne faut-il se recentrer sur l'essentiel???


Les jolies phrases


La vie n'est pas une grande tournée littéraire, Nicolas. La vie, ce n'est pas être reconnu dans la rue par des lecteurs en extase. La vie ce n'est pas de savoir combien de gens te suivent sur Twitter et combien d'amis tu as sur Facebook.

En laissant son regard désespéré courir par la mer, il comprend que sa mère a toujours été là pour lui. Lui qui considérait cet amour pour acquis, il n'a jamais rien fait pour elle, à part lui offrir une Rolex pour ses cinquante ans. Quel ingrat ! Quel monstre d'égoïsme ! il est là, à se complaire et à se vautrer dans la réussite, plus préoccupé par sa notoriété que par la santé de sa mère.

Il avait avoué qu'il ne s'était jamais soucié d'elle, qu'il comprenait maintenant, les mères ne sont pas immortelles, elles ne seront pas toujours là pour prendre soin de leurs enfants.

Comment aurait-elle pu prévoir ce destin, comment imaginer à quel point un livre peut bouleverser une existence?

Ce que je recherche quand je suis ici, c'est d'être loin de l'agitation du monde extérieur, loin de la tragédie et du chaos qui font rage dans nos villes. Quand je suis ici, je chéris ces rares instants d'une précieuse sérénité.


Le trop plein d'internet engourdissait-il le cerveau ?

Treize ans durant, il avait appris à enfouir tout ce qui concernait son père, à s'en éloigner, à fuir, le désir de le retrouver. Il avait appris à vivre sans lui. Et maintenant, face à cette boîte, il comprenait à que point Théodore Duhamel, Fiodor Koltchine, lui manquait. Il lui avait manqué presque toute sa vie. Son père, ce bel étranger.


Donc ils ont bien le droit d'être vaniteux. Ils règnent sur la littérature comme des rois, comme des empereurs. Dans un royaume où les émotions n'existent pas, où la vérité n'existe pas, où l'histoire n'a pas d'importance. La seule vérité, ce sont les mots sur la page et la façon dont ils prennent vie. C'est pour cela que les écrivains sont orgueilleux. Parce qu'ils sont les seuls à savoir leur donner vie.

Les écrivains sont-ils des vampires ? Je veux dire, tu te sers de nous ? Tous les gens que tu croises dans ta vie de tous les jours. Vous nous sucez le sang, c'est ça ?

En quelque sorte, reconnaît-il un peu à contrecoeur. Sauf que ce n'est pas si simple.

La tristesse jaillit en lui d'un endroit fermé, oublié, elle prend racine au coeur d'une émotion dont il a tout fait pour se protéger.

Aucun commentaire: