jeudi 31 juillet 2014

Anvers et damnation Maxime Gillio 9/10 *****


ANVERS ET DAMNATION  - MAXIME GILLIO


en partenariat avec L'atelier Mosesu


couverture   

240 pages
Préface de Paul Colize
Parution septembre 2013
N° ISBN : 979-1-09-210006-8
Prix : 9,45 euros

Pour votre commande c'est ici

Quatrième de couverture

Et si DSK avait été tué dans une chambre d’hôtel ? Et si cet hôtel se trouvait en Belgique et non à New York ? Et si ce n’était pas le FBI qui enquêtait, mais Luc Mandoline, alias l’Embaumeur, le thanatopracteur préféré de ces dames ? Et si les pages de ce roman dégoulinaient de sueur, de sang et d’humour noir, vous le liriez, vous ? Oui ? Alors qu’est-ce que vous attendez ?

« En Belgique, il n’y a pas que les canaux que l’on retrouve pendus »

Maxime Gillio




Maxime Gillio est un brin fatigant. Cet ancien prof de français reconverti dans l’édition est un sale gamin qui soigne sa schizophrénie dans des romans aux univers différents, passant du noir sordide au loufoque déjanté. Ça tombe bien, l’Embaumeur est une série à la fois sordide ET loufoque. Sinon, il déteste la cannelle et porte toujours des pulls hideux quand il écrit.

Si comme moi vous voulez faire sa connaissance, il sera présent le 11 avril 2015 à Liège en Poche


Bibliographie :

Bienvenue à Dunkerque (2007)
L’Abattoir dans la dune (2008)
Le Cimetière des morts qui chantent (2009)
Les disparus de l’A16 (2009)
La fracture de Coxyde (2011)
l’Exquise Nouvelle(2011)
Batignolles Rhapsody (2012)
D’où viens-tu Béru ? (2012)
Dunkerque, baie des anges (2012)
les sept petits nègres(2012)
Anvers et damnation (2013)
les aventures du concierge masqué (2013)
Grand méchant loup.com (2013)

Mon avis


Une collection qui nous parle d’un héros à savoir le thanatopracteur ou l’embaumeur, c’est comme vous préférez, j’ai nommé Luc Mandoline (ancien légionnaire, aventurier, enquêteur et embaumeur voyageur)
Lui donner à chaque fois une autre plume pour lui faire vivre des aventures, c’est le principe original de cette série proposée par l’atelier Mosesu.

Vous dire si elle fonctionne, c’est un peu tôt car je découvre notre héros pour la première fois sous la plume de Maxime Gillio.

J’ai choisi cet épisode pour découvrir cette série car le récit se passe dans le nord de mon pays.  Dans ce plat pays qui est le mien si je fais référence aux nombreux passages des chansons de Brel disséminées ici et là adroitement par Maxime Gillio.

Cela se passe à Anvers.  La description de la ville est magnifique.  C’est vraiment comme si vous y étiez. On découvre sa belle place, les jolies maisons, ses quartiers mais détrompez-vous « Anvers et damnation » n’est pas un guide touristique.

Vous le comprendrez très vite par la magnifique introduction de notre non moins national Paul Colizée.  Sexe, action et humour au programme, des éléments d’une enquête passionnante qui m’a fait passer un très bon moment.

Et si DSK avait été tué à Anvers ?  C’est le point de départ de cette enquête. Hubert Molas est candidat aux Présidentielles françaises; il a la réputation d’aimer le sexe et de ne pas être tendre avec ses compagnes.  Lorsqu’il se rend en Belgique, il a ses habitudes et ses contacts dans le monde de la prostitution de luxe.  Et si tout cela tournait mal ?  Il est tué.  C’est alors que Luc Mandoline et son ami Sullivan, thanatopracteurs itinérants sont appelés à la rescousse.  En effet aux yeux de tous, l’assassinat doit être présenté comme une crise cardiaque pour éviter tout scandale.
Voilà le début de l’histoire qui nous mènera dans les réseaux de prostitution ainsi que dans les rites sataniques africains.
Luc Mandoline ne mâche pas ses mots et n’est jamais loin de générer des catastrophes.  J’ai apprécié le personnage et m’y suis attaché malgré son côté brute, macho et séducteur même si à certains moment je lui en aurai bien coller une…
Le livre fait référence avec énormément d’humour à DSK, à un certain Dodo la Saumure.   Les personnages sont caricaturés, typés avec l’accent flamand très terroir mais cela ajoute un grain de sel à l’histoire.  Des personnages hauts en couleur.

C’est cru, voire très cru, le sexe est bien présent mais tout est à propos, cela colle avec le récit et ne choque en rien car le tout est habilement ficelé avec un humour décapant bien distillé.
J’ai dévoré, savouré ce récit de 240 pages.  Cela me donne envie de continuer la découverte de l’écriture de Maxime Gillio, mais aussi et surtout de faire plus ample connaissance avec les aventures de notre embaumeur.

Un grand merci à Sébastien Mousse et l’Atelier Mosesu pour cette découverte en dehors de mes habitudes littéraires.  Cela me donne envie de persévérer en ce sens.


Ma note 9/10

Une  jolie phrase

Ce serait si grave que ça, que ça se sache ?  Cul et politique, après tout, c'est comme Jacob et Delafon, Tintin et Milou, Quick et Flupke.  C'est indissociable.

dimanche 27 juillet 2014

Flic de rue Fred de mai ****


FLIC DE RUE - Fred de Mai

Merci à mon partenaire 







FORMAT(S) : Papier, Epub, Mobi
NB DE PAGES : 222
ISBN PAPIER 979-10-92981-09-4
ISBN EPUB 979-10-92981-10-0
ISBN MOBI 979-10-92981-11-7
9.80 euros



Quatrième de couverture

Fred de Mai est le pseudonyme d’un policier en activité, auteur et photographe. Il a choisi l’anonymat pour des raisons de discrétions professionnelles.

Ce livre est un recueil de sentiments et ressentiments sous forme de textes mêlant poèmes, slams et témoignages.

Que ce soit en tenue ou en civil, à Paris, Lyon ou Marseille, en Police-Secours ou en BAC, il a toujours été un « Flic de rue » qui a vécu chaque mot de ce livre.
Il est l’auteur de toutes les photos publiées dans cet ouvrage.

Mon avis



Lorsqu'un flic en activité décide de partager avec vous ses sentiments et ressentiments concernant son métier cela donne ce récit publié par Les Éditions Rouge Sang dans la collection "Témoignage".

Je peux vous dire que cela ne laisse pas indifférent et change le regard que l'on pourrait avoir sur la profession.

Qu'est ce qu'il faut comme dose de passion , d'amour et d'abnégation  pour exercer ce métier qui lui ne vous respecte pas.

Il faut vraiment une vocation du tonnerre pour être flic car rien ne vous sera épargné.  La lourdeur de l'administration et ses dysfonctionnements , le manque de respect de l'individu m'ont profondément choquée. Il faut vraiment aimer les gens pour faire ce métier sans compter, sans savoir pour qui, pour quoi ?

Ne pas pouvoir se libérer pour assister à la naissance de son fils, attendre 29 mois pour une mutation pour cause d'un dossier égaré, tout cela reflète d'un manque crucial d'humanité envers ces personnes qui se dévouent pour nous et prennent des risques sans se poser de questions pour le bien-être de la société.

Heureusement Fred de Mai prend les choses avec humour et philosophie. C'est un peu grâce à ses longs déplacements en l'attente d'un rapprochement qu'il s'est mis à écrire, d'abord sur son blog et ensuite ce récit pour notre plus grand plaisir.

Car j'ai pris du plaisir dans la lecture de ce témoignage à la fois drôle, ironique, tendre, triste et émouvant.

J'ai apprécié la structure de ce livre, les anecdotes, les très jolis SLAMS (un peu de poésie dans ce monde de brutes ne fait pas de tort) , les photos en noir et blanc qui parlent d'elles-mêmes.

C'est avec beaucoup de tendresse que je regarderai à la prochaine rentrée, le policier qui fera traverser les enfants à l'école.

Le témoignage de Nanard m'a également beaucoup touchée ou la connerie humaine, car mettre autant de personnes sur le coup pour un vol de piles, non mais elle est où l'humanité ?  Chez Fred de Mai c'est clair.  Lui, il a compris que ce qui lui restait à Nanard dans la rue c'était le plaisir d'avoir un peu de musique.

Le Prince et le Mac Do m'ont fait rire, des situations cocasses c'est sûr cela doit arriver plus souvent qu'on ne l'imagine.  Les marcheurs sur l'autoroute nous feront encore prendre conscience de l'impuissance dans de nombreuses situations.

Des souvenirs et expériences marquants lorsque l'on arrive sur des scènes trash surtout lorsque les enfants en sont victimes, (la petite bête qui monte, tu parles ça grouillait de partout) il faut avoir le coeur bien accroché et le mental solide dans les situations glauques, dangereuses.

Et puis encore le système avec les ordres, les contre-ordres, l'autorité à respecter, les sanctions souvent injustes et injustifiées.  N'oublions pas la peur et le suicide qui touchent la profession.

Merci Fred de Mai pour ce témoignage qui nous fait comprendre votre métier.

Une lecture très rapide, un récit très bien mené, à lire absolument.

Pour vous procurer le bouquin c'est ici que cela se passe Rouge Sang commande

Ma note 8/10

Quelques phrases

A la lumière du jour, son regard prend une couleur magnifique, beauté misérable d'un enfant vêtu d'un pyjama sans forme, ni couleur.  Je fouille mes poches, mais je n'ai rien à lui offrir, ni bonbon, ni sucette, ni quoi que ce soit que l'on donne à un enfant.  Mais lui s'en fout, en le prenant dans les bras, je lui ai donné ce qu'il avait toujours attendu.  Prenant conscience de cela, je le serre contre moi pour qu'il ne voit pas mes yeux s'embrumer.  Pour rien au monde, je ne veux gâcher cet instant, tellement anodin pour moi, tellement important pour lui.

On se trompe en pensant que la nuit, tous les chats sont gris.  Il y a dans le gris tellement de nuances, de subtilités à interpréter.  Le gris n'est-il pas entre blanc et noir, entre bien et mal ?

Chaque policier a ses propres blessures, qu'elles soient à l'âme, au coeur, à la fierté, à l'honneur ou plus simplement physiques.  Souvent, on compare nos cicatrices comme d'autres exhibent leur savoir, car à chaque blessure, on apprend, on souffre aussi.

Pourquoi j'aime mon métier ? Je n'en sais rien.  Peut-être parce qu'il fait de moi quelqu'un de bien, un gardien du bien qui n'a jamais la Paix dans un monde qui souvent lui fait mal, parfois même peur, mais pas au point de faire passer ce hoquet de justice attrapé à l'insu de son plein gré.

Pour l'instant, je m'en fous, tant que j'aurai peur, je me sentirai vivant.

L'homme qui n'a plus peur devient fou ou meurt, sans peur, mais certainement avec le reproche d'avoir omis la peur.


mercredi 23 juillet 2014

Quartier Lointain ♥♥♥♥♥ Jirô TANIGUCHI

Quartier lointain - Edition intégrale - Jirô Taniguchi - 220339644X - 9782203396449

ISBN : 220339644X
Dimensions : 17.3x24.2x4 cm
CASTERMAN
Date de parution : 17/11/2006
Prix : 25,95 €


Quartier lointain - Edition intégrale

Homme mûr de 40 ans, transporté dans la peau de l'adolescent qu'il était à 14 ans, Hiroshi continue la redécouverte de son passé. Questionnant sa grand-mère, ses parents, ses amis, il réalise tout ce qui lui avait échappé lorsqu'il était jeune. Et petit à petit, l'année scolaire avançant, il voit se rapprocher la date fatidique où son père disparaîtra, pour toujours, sans aucune explication. Peut-il changer son passé ou est-il condamné à le revivre, impuissant ? Et retrouvera-t-il son existence normale, sa femme et ses enfants ?

Jirô Taniguchi


Né(e) le 12 août 1947
Jirô Taniguchi est né le 12 août 1947 à Tottori. Il débute dans la bande dessinée en 1970 avec Un Été desséché. De 1976 à 1979, il publie, avec le scénariste Natsuo Sekikawa, Ville sans défense, Le Vent d'ouest est blanc et Lindo 3. Puis ils s'attaquent, toujours ensemble, aux cinq volumes d’Au temps de Botchan. À partir de 1991, Jirô Taniguchi signe seul de nombreux albums, dont L'Homme qui marche, Le Journal de mon père, Quartier Lointain ou encore Terre de rêve, publiés par Casterman. En 2004 paraît L’Orme du Caucase, un recueil de nouvelles adaptées de l’œuvre de Ryûchirô Utsumi. L’Homme de la toundra, son nouvel opus, sort dans la collection Sakka en 2006. Le premier volume de Quartier Lointain a remporté, lors du Festival d’Angoulême 2003, l’Alph’Art du meilleur scénario. Il a également reçu le prix Canal BD des librairies spécialisées.

Mon avis

Le 09/04/1998 Hiroshi Nakamara a 48 ans, l'âge qu'avait sa maman le jour où elle est morte.  Il est à la gare de Kyoto en partance pour un retour à la maison à Tokyo.  La veille avait été alcoolisée.  Tout à coup il se rend compte qu'il se trouve dans un train en direction de Kurayoshi, son village natal.  Il ne comprend pas ce qui s'est passé.  Arrivé à Kurayoshi, il va se recueillir au cimetière du temple Genzen sur la tombe de sa maman. Il est nostalgique, pense à sa jeunesse, à la disparition de son père.

Tout à coup il se retrouve dans le corps d'un adolescent de quatorze ans le 07/04/1963.  C'est étrange Hiroshi est enfant avec le savoir d'un homme de 48 ans.  Il va revivre quelques mois de son enfance, retrouver ses amis, l'école, la belle Tomoko, mais est-ce possible de modifier le cours des choses ?

Son père avait disparu sans rien dire le 31/08/1963.  Pourra-t-il modifier quoi que ce soit, comprendre les motivations de son père ? Le retenir ?

Sa grand-mère lui conte l'histoire de la jeunesse de son père. La rencontre avec sa mère après la guerre.

Un très beau manga qui aborde les choix à effectuer dans la vie, les secrets de famille, dans cette période d'après guerre au Japon.  Quel incidence peut-on avoir sur le passé, l'avenir ? Peut-on modifier le destin ? Il nous parle également d'espoir, de jeunesse, de l'alcool.

Et Hiroshi dans tout cela, dans sa propre vie d'adulte, pourquoi boit-il tant d'alcool ?  Quelle attitude a-t-il avec ses propres enfants ? sa famille ?  Cette expérience influencera-t-elle sa vie ? changera -t-elle le destin ?

Dans un registre un peu fantastique, onirique ce retour vers le passé est mené de mains de maître par Jirô Taniguchi. Meilleur scénario au festival d'Angoulême 2003.

Les personnages sont magnifiques, la finesse du trait noir et blanc est remarquable.  Ce graphisme fait un peu penser à des mises en scène cinématographiques.  Ce n'est pas pour rien que le livre a été adapté au cinéma. Avec beaucoup de retenue, de pudeur et d'émotions, un récit magnifique.

J'avais déjà beaucoup aimé "Le journal de mon père" 
Cela me donne envie de poursuivre la découverte de l'oeuvre de Taniguchi.

J'ai vraiment adoré ce manga, très beau qui nous fait vivre et découvrir la culture japonaise.

Un vrai coup de coeur.  ♥♥♥♥♥


Les jolies phrases

Le ciel est si mystérieux.  C'est comme s'il était immuable, au delà des hommes, au delà du temps, et si c'était ça, l'éternité, un simple ciel.

La guerre ce n'est vraiment pas fait pour les gens qui s'aiment... elle est trop cruelle pour ceux qui partent comme pour ceux qui restent.

dimanche 20 juillet 2014

Les Suprêmes ♥ 9/10 Edward Kelsey Moore


Une lecture dans la cadre du Challenge Coupe du Monde des Livres




Les Suprêmes


Acte Sud
Avril, 2014
14,5 x 24 
320 pages
traduit de l'américain par : Cloé TRALCI, Philippe ARONSON, Emmanuelle ARONSON
ISBN 978-2-330-01992-1
prix indicatif : 22, 80€


Quatrième de couverture


Elles se sont rencontrées à la fin des années 1960 et ne se sont plus quittées depuis : tout le monde les appelle “les Suprêmes”, en référence au célèbre groupe de chanteuses des seventies. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles quinquas afro-américaines aussi puissantes que fragiles ont, depuis leur adolescence, fait de l’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana longtemps marquée par la ségrégation leur quartier général où, tous les dimanches, entre commérages et confidences, rire et larmes, elles se gavent de nourritures diététiquement incorrectes tout en élaborant leurs stratégies de survie.
Née dans un sycomore, l’intrépide Odette, qui mène son monde à la baguette, converse secrètement avec les fantômes et soigne son cancer à la marijuana sur les conseils avisés de sa défunte mère, tandis que la sage Clarice endure les frasques de son très volage époux pour gagner sa part de ciel. Toutes deux ont pris sous leur aile Barbara Jean, éternelle bombe sexuelle que l’existence n’a cessé de meurtrir. D’épreuves en épreuves, l’indissoluble trio a subsisté contre vents et marées dans une Amérique successivement modelée par les ravages de la ségrégation raciale, l’insouciance des années hippies, la difficile mise en route de “l’ascenseur social”, l’embourgeoisement, sous la houlette des promoteurs immobiliers, des quartiers naguère réservés aux Noirs et les nouveaux catéchismes de la modernité mondialisée.
Invitation à une lecture aussi décalée que féconde de la problématique raciale aux États-Unis, ce formidable et attachant roman de l’amitié et de la résilience emmené par d’époustouflants personnages et porté par l’écriture imagée et subversive d’Edward Kelsey Moore, s’affirme avant tout comme une exemplaire défense et illustration de l’humanisme conçu comme la plus réjouissante des insurrections.

Mon avis

C'est en hommage au groupe de Diana Ross "Les Suprêmes" que sont ainsi surnommées trois amies inséparables depuis la fin des années 60.  Elles sont aujourd'hui quinquagénaires.  Elles sont afro-américaines et ont passé leur vie dans une petite ville de l'Indiana.

Nous allons revivre leur vie respective dans l'Amérique profonde. Nous sommes dans le sud à l'époque de la ségrégation.  Une petite atmosphère de "La couleur des sentiments".

Nos trois amies ont depuis leur adolescence élu leur quartier général chez Big Earl, le restaurant de la ville.  Elles s'y retrouvent toujours le dimanche après la messe.

Faisons connaissance avec nos protagonistes.

Odette : née dans un sycomore, un sacré caractère.  Elle n'a peur de rien.  Elle est rondouillette, parle avec les fantômes.  Elle a épousé James.  Elle soigne son cancer en fumant de la marijuana.

Clarice : qui adore le piano, elle donne des cours. Elle a épousé Richmond, un mari coureur de jupons.

Et enfin, Barbara Jean : la pin up, une bombe sexuelle qui ayant eu une enfance difficile a été prise sous l'aile d'Odette et Clarice.  Elle a fait un riche mariage, mais l'argent ne fait pas tout...

Le trio a tout partagé : joie, peine, amour, deuil.  C'est l'histoire d'une amitié rare, d'une Amérique où les blancs ne cotoient pas les noirs.  Un joli tableau de la société américaine au départ de la fin de l' année 1968 (l'assassinat de Martin luther King) à nos jours.  Une écriture narrative qui dépeint le poids de la religion, la ségrégation dans une petite ville du Sud des Etats-Unis.

J'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans le récit mais c'est toujours pareil chez moi lorsqu'il s'agit de littérature américaine.  J'ai bien fait d'insister car impossible de sortir de cette belle lecture par la suite.  Les flash-backs émaillent le présent pour nous permettre de comprendre la vie de chacune.

A la fois triste, drôle, ironique, tendre et chaleureux, une belle réussitte pour le tout premier roman d' Edward Kelsey Moore, violoncelliste de son état.

Odette est la principale narratrice, elle se raconte à la première personne. Pour les autres personnages la troisième personne est utilisée.  Des personnages attachants et haut en couleur.

Une belle lecture d'été.

Ma note : 9/10

Les jolies phrases

Entre Suprêmes, nous nous traitons avec beaucoup de délicatesse.  Nous fermions les yeux sur les défauts des autres et faisions preuve de prévenance, même quand cela n'était pas mérité.

Quand son esprit était assailli de pensées - en général au sujet du passé, de sa mère ou de son fils - elle attrapait soit la bible, soit la bouteille, mais finissait avec les deux sur les genoux avant que la nuit ne s'achève.

Par ailleurs, la vodka était discrète car elle n'affectait pas l'haleine.  Si l'on s'en contentait et si l'on savait se tenir, personne n'allait vous raconter d'horreurs sur votre compte, quel que soit le nombre de tasses avalées.

Il y avait eu tant de si beaux moments avec James, les enfants et les Suprêmes, tant de jours que je souhaitais emporter avec moi quand j'entrerais dans l'autre vie, quelle qu'elle soit. Et si je pouvais me débarrasser des mauvais moments comme d'une vieille peau mal ajustée, ce serait pas mal non plus.

Nous éclatâmes en sanglots en pensant à Adam et à nos amis ; nous pleurâmes avec un soulagement coupable, car cette chose, ce monstre que tous les parents redoutent le plus au monde, était passée près de nous en emportant dans ses griffes impitoyables un enfant, mais ce n'était pas le nôtre.

jeudi 17 juillet 2014

Mamette 6 Les papillons ***** 9/10

Mamette

Format : 215 x 293 mm
48 pages
Façonnage: Cartonné
EAN/ISBN : 9782723495578
Prix: 9.99 €
Paru le 12.03.2014

Résumé

Il n'y a pas d'âge pour rattraper le temps perdu !


C'est fou comme le temps file quand on ne s'ennuie pas. Toute la famille est réunie pour souhaiter l'anniversaire de Mamette. Mais c'est la prise de conscience pour celle-ci que son temps est peut-être compté... Mamette, pour qui le poids des années n'a jamais pesé, s'aperçoit soudain qu'il y a beaucoup de choses qu'elle a remises à plus tard, faute de temps. Du yoga, du saut en parachute, comprendre l'Internet... La liste de ses envies est tellement longue, par où commencer ?

Entre rire et larmes, entre souvenirs et bonheur de vivre, Mamette revient pour la plus grande joie des petits et des grands. Toute la famille pourra se retrouver dans les péripéties de cette joyeuse troupe où les difficultés de la vie sont abordées avec douceur et bonne humeur. Qu'on se le dise, on se lève tous pour Mamette !


Mon avis

Mamette fête ses 84 printemps.  Elle va se mettre à l'internet, à la photo numérique et au yoga, et oui super Mamette.  Moments épiques avec mademoiselle Pinsec..  Mais Mamette est de plus en plus distraite, elle oublie des choses.  On s'inquiète pour elle, que se passe-t-il ?

Album un peu nostalgique. En effet, Mamette se penche sur son passé, elle rêvasse; les papillons,  les papillons  de la jeunesse  (tiens cela me rappelle autre chose Alexandrie... , je m'égare).

Je suis toujours fan du talent de Nob, ses jolis dessins, son humour, sa tendresse, et un graphisme délicat et magnifique.  Un joli nouveau personnage Mamida fait son entrée.  J'adore.


Ma note : 9/10


mardi 15 juillet 2014

Nue Jean-Philippe Toussaint ♥♥♥♥♥


Une lecture dans la cadre du Challenge Coupe du Monde des Livres




NUE        Jean-Philippe TOUSSAINT



Nue

Rentrée littéraire 2013
176 p.
14,50 €
ISBN : 9782707323057


L'auteur nous en parle 









L'auteur : Jean-Philippe TOUSSAINT

Jean-PhilippeToussaint

© Madeleine Santandréa

Jean-Philippe Toussaint est né à Bruxelles en 1957. Prix Médicis 2005 pour Fuir. Prix Décembre 2009 pour La Vérité sur Marie.

Bibliographie :
La Salle de bain, roman (Minuit, 1985 et « double » n° 32, 2005).
Monsieur, roman (Minuit, 1986).
L'Appareil-photo, roman (Minuit, 1989 et « double » n° 45, 2007).
La Réticence, roman (Minuit, 1991).
La Télévision (Minuit, 1997 et « double » n° 19, 2002).
Autoportrait (à l'étranger), roman (Minuit, 2000).
Faire l’amour, roman (Minuit, 2002).
Fuir, roman (Minuit, 2005).
La Mélancolie de Zidane (Minuit, 2006).
La Vérité sur Marie, roman (Minuit, 2009).
L'Urgence et la Patience, essai (Minuit, 2012).
Nue, roman (Minuit, 2013).


Filmographie :
Monsieur (1989).
La Sévillane, d’après L’Appareil-photo (1992).
Berlin 10.46, en collaboration avec Torsten Fischer (1994).
La Patinoire (1999).

CD :
Faire l'amour, lu par l'auteur,
("La Bibliothèque des voix", des femmes, 2007.


Quatrième de couverture

La robe en miel était le point d’orgue de la collection automne-hiver de Marie. À la fin du défilé, l’ultime mannequin surgissait des coulisses vêtue de cette robe d’ambre et de lumière, comme si son corps avait été plongé intégralement dans un pot de miel démesuré avant d’entrer en scène. Nue et en miel, ruisselante, elle s’avançait ainsi sur le podium en se déhanchant au rythme d’une musique cadencée, les talons hauts, souriante, suivie d'un essaim d’abeilles qui lui faisait cortège en bourdonnant en suspension dans l’air, aimanté par le miel, tel un nuage allongé et abstrait d’insectes vrombissants qui accompagnaient sa parade.

Nue est le quatrième et dernier volet de l'ensemble romanesque MARIE MADELEINE MARGUERITE DE MONTALTE, qui retrace quatre saisons de la vie de Marie, créatrice de haute couture et compagne du narrateur : Faire l’amour, hiver (2002) ; Fuir, été (2005) ; La Vérité sur Marie, printemps-été (2009) ; Nue, automne-hiver (2013).


Mon avis

Nue est le dernier volet de Marie Marguerite de Montalte, tétralogie romanesque au départ d'une rupture.  Cet opus va apporter une véritable fin à ce cycle amoureux.  Un cycle qui aura duré 11 ans pour mon compatriote Jean-Philippe Toussaint, livre en lice dans les finalistes du Goncourt 2014.

Marie est créatrice de mode, femme d'affaires, pleine de ressources.  Le livre commence par un défilé de mode hors du commun.  Imaginez une robe haute couture, sans couture...  Oui, aucune.... une robe en miel, suivie d'un essaim d'abeilles vrombissant.  C'est le point de départ.

Nous retrouvons le narrateur, toujours dans l'ombre, à la fin de l'été.  De retour à Paris après deux semaines en compagnie de Marie sur l'île d'Elbe.  Ils sont séparés mais ils ont passé deux semaines agréables là-bas.  Le narrateur est toujours follement amoureux de Marie.

L'attente de la revoir commence, l'espoir... Ses pensées nous emmènent au Japon après leur séparation, elle vit dans sa tête, dans son être.  Il en est fou amoureux.

Deux mois plus tard, un coup de fil de Marie et ils repartent sur l'île d'Elbe pour l'enterrement de Maurizio, l'intendant de la maison d'Elbe.  Ce n'est qu'un prétexte, Marie a autre chose à lui dire, il le sait.

Mais peu importe l'histoire, j'ai envie de dire, c'est le style qui prévaut.  J'avais beaucoup aimé "La vérité sur Marie". Ici aussi l'écriture est magnifique, éclatante de sobriété.  Les mots sont justes.  L'écriture est fine, ronde, mélodique.  Les tournures de phrases poétiques donnent naissance à des images précises et délicates.  Il y a une perception délicate, de la profondeur avec humour et légèreté.  Oui, j'ai vraiment été conquise par cette belle écriture.

Un joli coup de coeur

Ma note 10/10


Les jolies phrases.

...la perfection ennuie, alors que l'imprévu vivifie.

Mais, dans sa quête infinie de la perfection, Marie n'avait encore jamais envisagé de travailler consciemment sur ce qui échappe.  Non, elle voulait toujours tout contrôler, sans voir que ce qui lui échappait était peut-être ce qu'il y avait de plus vivant dans son travail. Car la perfection ennuie, alors que l'imprévu vivifie.  La conclusion inattendue du défilé du Spiral lui fit alors prendre conscience que, dans cette dualité inhérente à la création - ce qu'on contrôle, ce qui échappe -, il est également possible d'agir sur ce qui échappe, et qu'il y a la place, dans la création artistique, pour accueillir le hasard, l'involontaire, l'inconscient, le fatal et le fortuit.

J'avais déjà éprouvé ce sentiment d'écartèlement pendant un rêve, ou une lecture, de me trouver à la fois ici physiquement, et là-bas en pensées, dans le souvenir ou la réactivation du passé, et parfois même dans un ailleurs imaginaire, non pas vécu et reconstitué, mais simplement inventé, dans un monde idéal, façonné à ma main, peuplé de chimères et parsemé de paysages mentaux éclairés par mes soins.  Cette dispersion de soi, qui nous permet d'être à la fois et en même temps ici et là-bas, lorsque nous nous remémorons le passé, ne heurte pas le sens commun, tant qu'on se limite au domaine spatial.  C'est quand on se promène dans le temps, et qu'on a la sensation d'être à la fois dans le présent et dans le passé - parce que les différents moments du temps ne sont plus hiérarchisés par le souvenir - que l'esprit peine à ajuster ses repères, parce que le temps, alors n'est plus perçu comme la succession d'instants qu'il a toujours été, mais comme une superposition de présents simultanés.

Il émanait de lui quelque chose de déplaisant et d'antipathique, il était à l'image de sa voiture, comme certains propriétaires de chiens qui font toujours l'acquisition de sales bêtes à leur image.

Plus tard, alors que m'arrivait une autre expérience du même ordre, réfléchissant à cet acte singulier de ne pas trouver quelqu'un qu'on va voir dans un cimetière, je m'étais rendu compte que cette mésaventure révélait dans le fond la vraie nature de toute visite dans un cimetière, c'est que, quand on va voir quelqu'un dans un cimetière, il est naturel qu'on ne le voie pas, il est normal qu'on ne le trouve pas, car on ne peut pas le trouver, jamais, c'est à son absence qu'on est confronté, à son absence irrémédiable.  Et je pensai alors que, si Marie n'avait pas trouvé cet après-midi la tombe de Maurizio, si elle s'était trompée de cimetière alors que nous étions venus spécialement de Paris pour l'enterrement, c'est qu'elle n'avait pas voulu trouver le bon cimetière, et si elle n'avait pas voulu le trouver, c'est parce que ce n'était pas de mort qu'elle voulait m'entretenir lors de séjour à l'île d'Elbe - mais de vie.

Car, de même qu'il arrive parfois qu'une fêlure s'installe dans la vie amoureuse d'un couple, qui, avec le temps, ne peut que s'étendre et s'aggraver pour aboutir à une rupture définitive, je sentais que pour nous, c'était plutôt dans le principe même de notre rupture qu'une lézarde était en train de s'installer, qui, avec ce que nous venions de vivre et le fait que Marie était enceinte, ne pourrait que s'accroître, au point que, si elle venait à s'élargir encore, c'est l'idée même de notre séparation qui se trouverait menacée (et que nous finirions, tôt ou tard, par nous remettre à vivre ensemble).

dimanche 13 juillet 2014

Bilan du challenge de la coupe du monde des livres




En ce mois de Mondial, Cajou nous proposait un challenge très sympathique -ou plutôt un défi ludique- pour meubler nos soirées non footballistiques.

Le but : créer son équipe livresque en vue du Mondial, de la manière suivante :


Le gardien de but : LE roman de notre PAL que nous voulons lire à tout prix, qui ne passera pas à travers les mailles du filet.

Les attaquants : 4 romans que nous voulons absolument lire.

Les milieux de terrains : 3 romans que nous avons envie de lire juste après.

Les défenseurs : 3 romans que nous n’avons pas encore dans notre PAL mais que nous aimerions nous offrir.

Mon équipe se composait comme suit; les goals marqués durant cette période en couleur.

7 goals marqués si l'on accepte le swap involontaire du livre d'Antoine Wauters, 2 livres dont les couvertures sont identiques, j'ai lu le plus récent des deux.

De plus 2 livres ont rejoint les étagères de ma bibliothèque, le troisième défenseur va je le sens ne pas tarder.

Pour voir les avis des lectures, il suffit de cliquer sur les couvertures pour y trouver mes avis ou sont en cours de publication.


Mon gardien de but
 1/1


 


Mes attaquants  4/4







Les milieux de terrain    2/4





Les défenseurs

2 entrées pour l'instant  "Dieu me déteste" va suivre.






Un challenge bien sympathique, merci Cajou.

samedi 12 juillet 2014

Sylvia Antoine Wauters ♥♥♥♥♥




Auteur : Antoine Wauters
Editeur : Cheyne
Collection : Grand Fonds
Date de parution : 28/02/2014
EAN13 : 9782841161966
Genre : POESIE Grand Format
Langue : français
Format : 225x145x11
Poids : 225g
Nombre de page(s) : 96


Quatrième de couverture

" Maintenir vos yeux, comme clarté pure ou diffuse joie, je dois. " C'est de ses grands-pères, décédés quasi simultanément, que parle ainsi Antoine Wauters et le devoir qu'il s'impose d'en garder la mémoire éclairée malgré la maladie et la mort est, autant que dette ordinaire de l'amour, effort de la conscience pour ne pas se laisser submerger par le désaveu et la perte. Car la vie est l'expérience crue des contraires : au moment où meurent les deux grands-pères, un enfant vient au monde.
De cette expérience à vif, la poésie est la mesure exacte. Celle, ici, de Sylvia Plath dont l'écriture extrême et sans compromis accompagne l'auteur dans ces heures critiques où l'existence douloureusement se tend entre perte et joie. Lire Sylvia, sa soeur dans l'âme, aide alors Wauters à saisir au coeur des circonstances ces vérités intenses que promet à tous la poésie qui ne ment pas : la vie tombe dans sa nuit et la joie demeure.


Mon avis

Je vous ai déjà parlé abondamment d'Antoine Wauters en février dernier , lauréat du Prix Première avec "Nos mères" que j'avais adoré (d'ailleurs en lice actuellement pour le prestigieux Prix des Cinq Continents)  Rencontre ici avec son premier registre, celui de la poésie.

Tiré à 800 exemplaires sur un papier bouffant, Sylvia n'est pas seulement un bel objet (livre j'entends) mais un coup de coeur magistral. Oeuvre en 3 volets.

1. Maintenant que vous êtes nus

Lorsque l'on parle de Sylvia, c'est bien de Sylvia Plath, grande poétesse qui ne supportant plus la vie s'en est allée nous laissant en autre "Ariel" , recueil posthume, livre qui a accompagné longuement Antoine Wauters.  Livre qui l'a aidé à vivre la fin de vie et la mort de ses deux grands-pères.

Je ne suis pas spécialement adepte et spécialiste en poésie, mais je peux vous dire que d'emblée je suis entrée dans ce récit où tour à tour mort et vie se côtoient, se rejettent l'un vers l'autre : la mort, la vie, l'agonie, le souvenir, "Ariel", l'écriture enfin salvatrice.

"Et la vie ne se souvient pas, tu dis, ma vie s'écrit pour s'éprouver elle, comme clarté, comme calme, rendue à elle. Nouvelle manière d'être heureuse, tu dis que l'écriture peut, d'un pôle des bronches à l'autre, en l'espace du mot pôle et bronche, faire passer de la jachère au plein jeu de chaleur. Au blanc lacté. A la mamelle d'où expirer viendrait un jour et repartirait le lendemain. Nous laissant vivre. Nous laissant. Nous."

2. Charles

Une vie bien remplie, né en 1924, parti l'hiver 2009.  Une maladie naissant en 2002, Alzheimer se déclarant en 2005. Facteur durant 40 ans, à la retraite s'occupant de son potager et de sa belle famille, et petit à petit les cartes se brouillent, le passé, les disparus resurgissent avant d'aller vers l'oubli, jusqu'à l'oubli de sa propre image.

"...de la brume et du brouillard flottant sur toi, plus ton esprit abandonnera ton corps et son environnement. Et nous abandonnera."

"Ce que tu auras pourtant achevé, tu penseras ne pas l'avoir entamé, et l'entameras donc - couper du pain.  Ce que tu n'auras pas entamé encore, tu penseras l'avoir achevé déjà, et ne l'entameras pas - couper du pain.  Et ainsi peu à peu, comme un fruit pourrit ou comme une chose lentement arrive - la nuit après le jour, l'ennui, la maladie -, tu oublieras tout. Et tout en toi se mélangera. S'oubliera."

"Dans tout l'oubli, tout se vaut : gagner ou perdre, agir ou pas, parler ou pas, et que les jours passent et que la vie continue ou pas."

"L'ancien deviendra le nouveau, le passé, le présent, et les morts, tous les morts, auront ressuscité"

Arrive alors l'impuissance et la détresse, la culpabilité et la souffrance des proches, la perte des repères.  Les décisions douloureuses à prendre pour le protéger de lui-même.  L'accompagnement difficile. Tout devient du vent, de la poussière.

"Le 8 janvier au soir, avant le repos, avant le sommeil, je passerai te voir en coup de vent. Mais toi tu me verras à peine me diriger vers toi, m'asseoir sur le rebord du lit et te prendre la main doigt après doigt, lentement, comme chapelet de chair que je voudrais humer, garder ou même plonger en moi comme souvenir que je refuse de perdre.  Ou bonheur que je refuse d'offrir à l'oubli - comme tout ce que je refuse d'offrir à l'oubli - comme tout ce qui cesse d'être nouveau en ce monde."

3. Armand

Armand qui refuse de vivre, perdant du poids, perdant la parole, emportant avec lui ses secrets dans son agonie.

"Le secours ne pourra venir que de l'écriture, dis-tu en serrant les dents et des cheveux dans les yeux, Sylvia, toi qui chaque jour voulus la perfection mais ne ressentis que vide, frustration et manque ; mère à moitié et à moitié poète, même pas romancière, pffft, même pas écrivain.  Et le secours, pour moi, viendra de là aussi, Sylvia, plus ma famille rentre sous terre, un grand-père après l'autre, hier Charles et maintenant toi, Armand : trente-trois kilos pesant, épuisé, décharné, à bout."

"Ecrire dis-tu, mais à mi-mots, tout bas, pour qu'entre nous quelque chose soit, quelque chose reste qui, lui, ne mourra pas. Un lien. Une mémoire fragile."

"Corps que tu veux simplement quitter, d'où tu veux simplement sortir, comme d'un sablier triste dans lequel depuis toujours tu étoufferais.  Sortir lentement, par la soif et la faim, kilo après kilo et grain de sable après grain de sable, jusqu'à retrouver la parfaite transparence. Ou corps que tu veux lisse, lavé, vieille masse que tu veux voir absoute de ses excès - de colère et de rage - et de ses manques aussi - de tendresse et d'amour."

Un recueil fort, puissant écrit avec tellement de souffrance mais aussi avec tellement de tendresse et de pudeur. Un deuil très difficile à vivre, mais les souvenirs restent et la vie est plus forte que tout.  Magnifique, splendide, je l'ai dévoré avec beaucoup d'intensité, j'ai été portée par cette émotion, aux larmes.. Merci Antoine.


Un bijou grand coup de coeur.

Antoine Wauters




Antoine Wauters (né à Liège en 1981) est philosophe de formation. Après Debout sur la langue (Prix Polak de l'Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique) et Césarine de nuit, récit bien accueilli par la critique, plusieurs fois porté sur scène par Isabelle Nanty et plusieurs fois primé, c'est le roman Nos mères, Prix Première (RTBF) 2014, qui le révèle au public. Il dirige la collection iF aux éditions de l’Arbre à paroles et la collection Grise chez Cheyne, et est également scénariste pour le cinéma.

SES LIVRES

Nos mères (roman), éditions Verdier, Paris, janvier 2014.
Sylvia (récit), Cheyne éditeur, collection Grands fonds, mars 2014.
Césarine de nuit (récit), Cheyne éditeur, collection Grands fonds, mars 2012.
Ali si on veut (avec Ben Arès), Cheyne éditeur, collection verte, 2010.
Antioxydant (avec Tom Nisse), éditions Maelström, Bruxelles, avril 2012.
Debout sur la langue : éditions Maelström, Bruxelles, 2008.
Os : éditions Tétras Lyre, Liège, 2008.

OUVRAGES COLLECTIFS
Tonton, Les Etats Provisoires du poème XIII, Un vent des Caraïbes, hommage à Aimé Césaire, Cheyne éditeur, 2013
Poésie pour Cy Twombly : à l'occasion de l'exposition Cy Twombly à Bozar Bruxelles, février 2012. Avec des textes de Stéphane Lambert, Roland Jooris, Alfred Schaffer, Monika Rinck et Bernard Dewulf.
Trois poètes belges : éditions du Murmure, Dijon, 2010. (Avec Serge Delaive et Véronique Janzyk)

source blog de l'auteur

jeudi 10 juillet 2014

Ils ont rejoint ma PAL

Journée pluvieuse, quoi de plus normal de faire un petit tour en libraire...
Encore.... ben oui, rien de tel pour se remonter le moral.


Passé inaperçu lors de sa sortie ce printemps dernier, je me régale déjà.


YAMABUKI   - Aki SHIMAZAKI


Avril, 2014
10 x 19 / 144 pages
ISBN 978-2-330-02671-4
prix indicatif : 13, 80€


Quatrième de couverture


Cela fait maintenant cinquante-six ans que Aïko Toda a connu le coup de foudre pour celui qu’elle acceptait d’épouser dès leur premier rendez-vous. Aux côtés de cet homme, un cadre dévoué de l’importante compagnie Goshima, elle a été aux premières lignes de la reconstruction économique de son pays dévasté par la guerre. Toujours aussi amoureux, tous deux profitent aujourd’hui de leur retraite. Au fil des jours de pluie et des promenades, Aïko songe à ce demi-siècle passé auprès de Tsuyoshi Toda, son samurai ; un bonheur dont elle prend la mesure alors que remontent aussi à sa mémoire les années qui ont précédé cette ren contre, celles d’un premier mariage raté.
Au plus près de l’intimité de ses personnages, Aki Shimazaki clôt avec cette histoire le cycle romanesque Au cœur du Yamato.


Influence de la blogosphère :

L'OUBLI  - Emma HEALY






ISBN Papier 978-2-35584-247-4 
ISBN Numérique 978-2-35584-248-1 
Format : 14 x 22 cm 
Nombre de pages : 320 
Prix public papier : 21 euros 
Prix public numérique : 15,99 euros 
Mise en vente : 15 mai 2014 


L'OUBLI - EMMA HEALEY
TRADUIT DE L'ANGLAIS PAR CORINNE DANIELLOT



Un thriller inoubliable.

Elizabeth a disparu. Maud ne cesse de retrouver des bouts de papier dans ses poches, avec ce simple message.Elizabeth a disparu. Le plus troublant : c’est sa propre écriture. Mais elle ne se souvient pas avoir écrit ces mots. Maud ne se souvient d’ailleurs plus de grand-chose ces derniers temps. Elle ne se souvient plus de l’heure, ni si elle a mangé ni si sa fille est venue la voir. Ce qu’elle sait, en revanche, c’est qu’elle n’a pas vu sa vieille amie Elizabeth depuis longtemps. Trop longtemps. Lorsqu’elle tente d’alerter ses proches, elle a droit à des sourires indulgents, personne ne la prend au sérieux, elle est septuagénaire et on la traite comme une enfant de 4 ans. Malgré tout, Maud est de plus en plus persuadée que quelque chose est arrivé à Elizabeth. De la même façon que quelque chose est arrivé, cinquante ans plus tôt, à sa propre sœur aînée, Sakey, dont la disparition ne fut jamais élucidée. Maud ferait-elle un transfert inconscient ? Confondrait-elle le passé et le présent ? Mais n’y a-t-il pas tout autant de mystères autour d’elle aujourd’hui qu’à l’époque ? Maud va bientôt devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé… et sur son présent.

Avec ce roman phénomène faisant preuve d’un incroyable suspense psychologique, Emma Healey nous transporte littéralement dans l’esprit de Maud, atteinte de la maladie d’Alzheimer, avec une empathie et une justesse peu communes. Tout comme son inoubliable héroïne, le lecteur sera confronté, dans ce thriller irrésistible, à une perte totale de repères pour tenter de reconstituer un puzzle aussi captivant que complexe.


Emma Healey a 28 ans. Elle vit à Londres. L'Oubli est son premier roman.

Dans un registre différent.

TOUT EST LA, JUSTE LA  -  Jeanne Siaud-Facchin

Tout est là, juste là - Méditation de pleine conscience pour les enfants et les ados aussi


Date de parution : 17/04/2014
Nombre de page : 400 pages
Format : 145 x 220 mm
ISBN : 9782738130440
25.90 euros

Quatrième de couverture

« La méditation de pleine conscience, c’est apprendre à être vraiment présent. Être présent à ce que l’on vit. Au moment où on le vit. Juste maintenant. C’est cela qui change tout.
Pour chacun d’entre nous, pour les enfants et les ados aussi !
J’ai aimé écrire ce livre, ce livre pour vous, parents, enseignants, thérapeutes… Pour aider nos enfants à grandir, à s’épanouir, à vivre mieux, à résister à la dispersion, à être moins stressés, plus concentrés. Pour leur permettre de se relier, à chaque instant, à toutes leurs ressources. Tout est là, juste là, pour ne pas se faire engloutir par le flot de ce monde. Ainsi pourront-ils devenir des adultes bien dans leur tête, dans leur cœur, dans leur vie, en accord profond avec ce qu’ils sont…

Dans ce livre, vous trouverez mille et un exercices, une panoplie d’idées et de ressources, pour pratiquer avec eux, à la maison, à l’école, à chaque instant de vie. Et bien sûr les programmes détaillés de pleine conscience pour les enfants et les adolescents, et un CD, pour guider les méditations. » J. S.-F.

Jeanne Siaud-Facchin est psychologue clinicienne, psychothérapeute, fondatrice des centres Cogito’Z. Elle pratique et enseigne la méditation de pleine conscience à Paris et à Marseille.
Spécialiste reconnue des surdoués, elle est l’auteur notamment de L’Enfant surdoué, Aider l’enfant en difficulté scolaire, Trop intelligent pour être heureux ? et Comment la méditation a changé ma vie… qui ont tous été d’immenses succès.

Et 2 surprises dans ma boîte pour terminer.

NOTRE-DAME D'ALICE BHATTI - Mohammed HANIF

NOTRE DAME D'ALICE BHATTI - Mohammed HANIF

Date de parution : 7 Mai 2014
Collection Littérature Etrangère
Nombre de pages : 312 p
Format : 108 x 177 mm
EAN 9782264061690
prix 7.80 euros

Quatrième de couverture

Au coeur de Karachi, ville tentaculaire et vénéneuse, Alice Bhatti s'enrôle comme infirmière à l'hôpital du Sacré-Coeur. Catholique pauvre mais pugnace, elle s'efforce de prodiguer ses remèdes aux milliers de patients délaissés. Contre le système des castes et des religions, contre les préjugés de son mari, gorille à tout faire de la police locale, et contre la corruption, Alice est prête à payer le prix fort pour survivre et répandre le salut...

« Avec ce roman, le Pakistanais a signé une charge terrible contre son pays, une jungle ou se débat une mère Courage déguisée en marchande de miracles. » André Clavel, L'Express

« De l'audace, toujours de l'audace... » Le Monde

Traduit de l'anglais (Pakistan) par Bernard Turle

Pour terminer, merci à mon fidèle partenaire 

FLIC DE RUE - Fred de Mai

1ERE DE COUV

FORMAT(S)  : Papier, Epub, Mobi
NB DE PAGES : 222
ISBN PAPIER  979-10-92981-09-4
ISBN EPUB 979-10-92981-10-0
ISBN MOBI  979-10-92981-11-7
9.80 euros


Quatrième de couverture

Fred de Mai est le pseudonyme d’un policier en activité, auteur et photographe. Il a choisi l’anonymat pour des raisons de discrétions professionnelles.

Ce livre est un recueil de sentiments et ressentiments sous forme de textes mêlant poèmes, slams et témoignages.

Que ce soit en tenue ou en civil, à Paris, Lyon ou Marseille, en Police-Secours ou en BAC, il a toujours été un « Flic de rue » qui a vécu chaque mot de ce livre.
Il est l’auteur de toutes les photos publiées dans cet ouvrage.

mercredi 9 juillet 2014

Loin des mosquées Armel Job ♥


Une lecture dans la cadre du Challenge Coupe du Monde des Livres





Loin des mosquées

Armel Job





Parution : 9 Février 2012
Format : 135 x 215 mm
Nombre de pages : 276
Prix : 19,50 €
ISBN : 2-221-12953-9


Résumé


Un livre à la morale subtile ; un hommage vibrant au combat des femmes pour le droit à la liberté.


Turc grandi en Belgique, Evren achève à Cologne de brillantes études de comptabilité. Hébergé chez son oncle, ce garçon de vingt et un ans, encore chaste et au visage ingrat, s'éprend de sa cousine – la belle et sensuelle Derya. Rentré en Belgique, Evren fait part aux siens de sa décision : il va épouser Derya. Une délégation familiale se rend donc en Allemagne pour demander la main de la jeune fille. Mais les choses ne tournent pas exactement comme prévu : Derya éconduit Evren.
Outragés par cette humiliante fin de non-recevoir, les parents d'Evren cherchent un nouveau parti pour leur fils et choisissent Yasemin, une paysanne anatolienne de seize ans, vive et dégourdie, qu'Evren connaît à peine. Les noces ont lieu, et le jeune couple apprend peu à peu à s'apprivoiser. Jusqu'au jour ou Derya – dont Yasemin ignore l'existence – débarque à l'improviste en Belgique.
Quel secret cache le voyage de Derya ? Qui est véritablement Evren, ce grand garçon obéissant et en apparence si maladroit ? À quel jeu dangereux se livre Yasemin ? Quels rôles viennent jouer dans cette histoire René, voisin de la famille d'Evren et croque-mort de son état, et Marcel, son colocataire, attardé mental qui passe ses journées à visionner les enquêtes de l'inspecteur Colombo ?... Raconté du point de vue des principaux protagonistes – Evren, Derya, Yasemin et René, soumis, chacun à sa manière, au respect des traditions et aux caprices du destin –, Loin des mosquées s'apparente à une tragédie antique. À travers l'évocation des mariages arrangés, Armel Job livre ici un conte à la morale subtile sur le combat courageux des femmes pour le droit à la dignité, à l'égalité et à la liberté.

Armel JOB





Armel Job est né le 24 juin 1948 à Heyd, en Belgique. Il est le 3ème garçon d'une famille de 4 garçons. Son grand-père était marchand de chevaux. Son père fut matelassier puis marchand de céréales. C'est un milieu d'artisans modestes profondément enraciné dans le terroir et imprégné de l'ancienne culture liégeoise. La langue parlée à la maison n'est pas le français, mais le wallon liégeois.

A douze ans, Armel Job devient interne au séminaire de Bastogne, bastion de l'église catholique, mais surtout collège parmi les plus réputés de la Belgique francophone. Le latin et le grec forment la base de la pédagogie. On y étudie également assez d'autres matières accessoires pour aborder ensuite n'importe quelles études universitaires. Les congés et les distractions étant rares, on y dévore les livres recommandés et plus encore les défendus. Particulièrement mauvais au football, Armel Job apprend le piano et joue dans l'orchestre de l'école qui répète dans un local bien chauffé. Il s'essaie également au théâtre sous la direction d'un metteur en scène du Théâtre National qui monte une pièce chaque année avec les étudiants.

Armel Job poursuit des études universitaires à l'Université d'Etat de Liège au grand désappointement des autorités du séminaire de Bastogne qui, en principe, n'achalandent que l'Université catholique de Louvain. Il devient candidat en philosophie et lettres, licencié en philologie classique et agrégé de l'enseignement secondaire supérieur. La philologie classique est l'étude des civilisations grecque et latine sous l'aspect des langues, de l'histoire et de la culture. Au cours de ses études universitaires, il continue à faire du théâtre et contribue modestement à l'immortalité de Labiche dans les Ardennes profondes.

Après ses études, il est engagé comme professeur de latin et de grec au séminaire de Bastogne, école qui a pour sages principes de recruter ses professeurs parmi les anciens élèves et, accessoirement, de ne pas leur tenir rigueur du choix de leur université. Il y enseigne pendant vingt-trois ans et en 1993, il en devient le directeur. Durant ses années de professorat, Armel Job publie à plusieurs reprises des articles spécialisés dans les Revues de l'enseignement catholique belge et poursuit d'incessants travaux de traduction du latin et du grec. En tant que directeur, il accompagne l'évolution d'un séminaire de 500 garçons à un grand lycée mixte de 1600 élèves. C'est aussi à ce moment qu'il commence à publier des récits et des romans. Il quitte son poste en 2010 pour se consacrer à son travail littéraire. Il est également chargé de mission auprès du Ministre des Travaux publics de la Région wallonne (département patrimoine).

Les premiers récits d'Armel Job paraissent chez l'Hartmattan, puis il entre chez Robert Laffont où sont publié la plupart de ses romans. Il publie également en Belgique chez Memor, Mijade et chez Labor. En dix ans, il a reçu plus de dix prix littéraires.

Armel Job est marié et père de trois filles. Il vit à la campagne en Belgique et passe ses loisirs à faire de la culture biologique, des provisions de bois et du vélo.

source : http://www.servicedulivre.be/sll/fiches_auteurs/j/job-armel.html

Bibliographie

  • La reine des Spagnes, récit, L'Harmattan, Paris, 1995. Rééd., Memor, coll. Couleurs, Bruxelles, 2006.
  • La malédiction de l'abbé Choiron, récit, L'Harmattan, coll. Écritures, Paris, 1998. Rééd. Weyrich Editions, Neufchâteau, collection Plume du coq, 2011.
  • La femme manquée, roman, Robert Laffont, Paris, 2000.
  • De la salade!, récit, Éditions Memor, coll. Couleurs, Bruxelles, 2000.
  • Baigneuse nue sur un rocher, roman, Robert Laffont, Paris, 2001. Rééd. aux Ed. Memor, Bruxelles, 2003, coll. Couleurs et aux Ed. Labor, coll. Espace Nord (poche), Bruxelles, 2005.
  • Helena Vannek, roman, Robert Laffont, Paris, 2002. Rééd. (poche), Memor, Bruxelles, 2003. Rééd., Mijade, Namur, 2007.
  • Le conseiller du roi, roman, Robert Laffont, Paris, 2003.
  • La femme de Saint-Pierre, nouvelle, Éditions Labor, Bruxelles, 2004. Adaptation au théâtre par Fabien Lafontaine.
  • Les fausses innocences, roman, Robert Laffont, Paris, 2005. Rééd. Memor, coll. Couleurs, Bruxelles, 2006. Adapté en téléfilm par André Chantrelle (Fausses innocences) en 2009, Coproduction France 2 et RTBF.
  • Les Mystères de sainte Freya, roman, Robert Laffont, Paris, 2007.
  • Le commandant Bill, roman, Mijade, Namur, 2008.
  • Tu ne jugeras point, roman, Robert Laffont, 2009.
  • Les lunettes de John Lennon, roman, Mijade, Namur, 2010.
  • Les eaux amères, roman, Robert Laffont, Paris, 2011.
  • Bancs publics, nouvelle, Célébration du Banc public, Weyrich, Province de Luxembourg, 2011.
  • Loin des mosquées, roman, Robert Laffont, Paris, 2012.
  • Le bon coupable, roman, Robert Laffont, Paris, 2013.
  • Dans la gueule de la bête, roman, Robert Laffont, Paris, 2014.
Mon avis

Mais comment n'ai-je pas découvert cet auteur plus tôt.  Chapeau bas, Monsieur Job.  Quelle belle histoire.

Le quatrième de couverture plante le décor, nous allons parler mariage. Mariage turc pour être plus précis, c'est le thème principal de ce roman choral.  Originalité du récit quatre voix, quatre personnages nous racontera tout à tour son histoire.  Permettant ainsi à chaque pièce de prendre sa place pour reconstituer un puzzle et comprendre peu à peu le récit.

Début original.  René est croque-mort.  Cela commence avec un accident de corbillard. Etrange non! Peu banal. René est belge, il ne connait pas bien la communauté turque et, de ses yeux non initiés, nous allons vivre un mariage et une histoire nous contant le rôle et le poids reposant sur les femmes et le rôle de l'Islam.

Evren, le frère d'Atlan - voisin de René - a terminé ses études à Cologne. Il a passé du temps chez son oncle et a le coup de foudre pour sa cousine Derya.  De retour en Belgique, il la demandera en mariage.

Derya nous contera la place des femmes dans la société turque. Par l'histoire de sa mère, elle nous parlera de soumission, d'abnégation, de coutume, du silence.  Elle est un peu rebelle, refusera le mariage. Elle nous donnera un aperçu de la valeur des femmes, par rapport au père, à l'honneur, le mariage forcé, l'Islam et nous ouvrira beaucoup d'autres voies de réflexion.

Et enfin, Yasemin épousera finalement Evren et nous livrera sa vision des choses, comment elle veut croire et faire naître l'amour...

J'en ai déjà trop dit je pense.  Un récit magnifique, très bien ficelé qui nous emmènera là où l'on ne s'attend pas.  Des thèmes interpellants : la femme, l'Islam extrémiste, les kamikazes, la soumission, le mensonge, le dévouement, la rébellion...   

Un récit magnifique qui vous emporte en un clin d'oeil de la première à la dernière page.  Quel talent de raconteur, quelle plume.


Un coup de coeur  ma note 10/10

Les jolies phrases

Mais l'amour pourquoi faire ?  L'amour est chose si fragile qu'il ne faut pas être grand prophète pour prédire qu'il s'éteindra tôt ou tard.  et alors, qu'en serait-il d'une alliance fondée sur un feu de paille ? L'amour est la pire illusion du mariage. "Quand une lampe est éteinte, toutes les femmes sont les mêmes", disait ma mère.

Ce qui lui était insupportable c'était l'image d'elle-même que mes yeux lui renverraient désormais comme un miroir.

L'amour rétrécit tout.  On entre dans un tunnel.  On ne voit plus rien sauf là-bas, devant soi, dans la lumière aveuglante, l'objet de son désir.

Elle constatait. Les femmes étaient vouées au malheur.   C'était la loi de Dieu qui a fait le jour et la nuit. Nous étions la nuit.  Si la nuit prétend se mêler au jour, le jour la dévore.

La personne que l'on ne connaît pas en un éclair, on peut s'y frotter cent ans, on ne la connaîtra pas encore.

S'il y a bien une pensée qui m'était étrangère depuis mon mariage, c'était celle de la mort.  J'étais trop occupée à vivre.  Pourtant, chaque jour, la mort monte dans sa barque, elle pousse à la gaffe sur les eaux de la vie, puis elle jette son filet.  Elle ramasse les vieux poissons trop las pour s'échapper et parfois, les jeunes, inconscients du danger


mardi 8 juillet 2014

Le principe de Pauline Didier van Cauwelaert 8.5/10

Un de mes auteurs favori pour cette nouvelle lecture, mon gardien de but dans le challenge de plume de Cajou  ici





























mai 2014
Format : 205 mm x 140 mm
304 pages
EAN13 : 9782226256201
Prix : 20.00 €
Albin Michel





QUATRIEME DE COUVERTURE

« Pauline avait un grand principe dans la vie : l’amour sert à construire une véritable amitié. Maxime et moi en sommes la démonstration vivante. Nous aurions pu nous contenter d’aimer la même femme, d’être des rivaux compréhensifs… Mais non. Maxime, pour appliquer le principe de Pauline, a voulu devenir mon protecteur. Et c’est ainsi qu’un voyou à la générosité catastrophique a pris en main le destin d’un romancier dépressif. »

Haletant, poignant, irrésistible de drôlerie, le nouveau roman de Didier van Cauwelaert nous plonge dans la tourmente d’une amitié encore plus ravageuse que la passion.


Didier van CAUWELAERT

Didier Van Cauwelaert


Didier van Cauwelaert cumule prix littéraires et succès public. Prix Del Duca, prix Nimier, prix Goncourt, il a publié récemment Les témoins de la mariée et La femme de nos vies, récompensé par le Prix des Romancières 2013 et le Prix Messardière du Roman de l'été.
Avec Rapport intime, il retrouve Alain Sachs, qui mit en scène sa pièce Le Passe-Muraille.


L'auteur nous en parle :







Mon avis

Voici un de mes auteurs préférés.  On retrouve ici le véritable Didier Van Cauwelaert.

Quincy Farriol achète son roman chez un bouquiniste sur les bords de Seine.  Tiens, comme c'est étrange c'est l'exemplaire dédicacé à Pauline et Maxime.  Hasard  ??
Retour dans le passé, vingt ans plus tôt. Quincy est tout jeune écrivain, il a reçu un prix;  "Le prix de la maison d'arrêt de Saint Pierre".  Ben, oui, c'est un prix , non !
Il est invité à l'initiative de Madame Voisin, libraire de son état et organisatrice du prix.
Notre ami prend donc le chemin de Saint-Pierre des Alpes.  Il neige, les conditions météo sont exécrables.
Pauline est venue pour aider la libraire qui attend un monde de dingues (personne ne viendra en réalité).  Quincy fait connaissance avec Pauline qui est l'amoureuse de Maxime.  Maxime est le président du jury.  Hé oui, vous l'avez compris, il est "pensionnaire" de la maison d'arrêt.  Il est accusé dans des histoires de magouilles politiques, dans lesquelles il n'a rien à voir.  Il pense en prendre pour longtemps et aimerait que Pauline l'oublie.  Pauline ira loin , elle est un génie de l'informatique, elle doit l'oublier et partir étudier. Il faut absolument qu'elle oublie Maxime. Maxime a choisi Quincy à cet effet. En lisant son livre, il a compris qu'il était un homme bien et qu'il pourrait être le trait d'union entre lui et Pauline.
Pauline pense que Quincy pourrait écrire l'histoire de Maxime pour le sauver, qu'il a besoin d'un ami.

C'est ainsi qu'au nom de l'amitié et du principe de Pauline - qui est que dans la vie, l'amour ça sert à fabriquer de l'amitié - naît ce triangle amoureux qui ne les quittera jamais vraiment et les rattrapera vingt ans plus tard.

J'ai adoré la plume de Didier Van Cauwelaert dont on retrouve ici son style à part entière. Beaucoup d'humour, d'autodérision.  L'amour et l'amitié en sont le thème central.  C'est drôle, cocasse, cela tient la route.  Beaucoup de sensibilité.

On n'oublie pas le rôle des libraires de province qui parfois font par leur initiative qu'un livre devient parfois un succès régional.  Intéressant l'écriture et la recherche de l'écrivain en Quincy avec pour sujet principal l'amour de sa vie.   Écriture fluide, vive et alerte, pleine d'humour, je le répète, du Van Cauwelaert comme je l'aime.


Une belle lecture pour les vacances, à emporter dans sa valise.

Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases

J'ai un grand principe, dans la vie : l'amour, ça sert à fabriquer de l'amitié.

Ce ne sont pas les regards d'autrefois qu'on redoute, c'est le reflet qu'ils nous renvoient aujourd'hui.

Le vrai luxe, mon vieux, c'est de pouvoir choisir la personne avec qui tu crèches.  Le reste, c'est juste une question de déco.

Et moi je veux vous garder comme amis.  Ce qui ne doit pas être un père.  L'ami, c'est celui qui est toujours là, quoi qu'il arrive.

C'est ça, le secret de la vie : donner du bonheur avec ce qu'on a connu de pire.