jeudi 3 septembre 2015

La fille du train Paula Hawkins ****

La fille du train

Paula Hawkins

TRADUIT DE L'ANGLAIS PAR CORINNE DANIELLOT

Sonatine
ISBN papier : 978-2-35584-313-6
ISBN numérique : 978-2-35584-357-0 
Format : 14 x 22
Nombre de pages : 378 
Prix public papier : 21 €
Prix public numérique : 14,99 € 
Mise en vente : mai 2015 


Avis de l'éditeur

Un thriller qui a fait événement avant même sa parution, des droits d’adaptation achetés par Steven Spielberg… Lisez-le, vous comprendrez tout de suite pourquoi.


Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…

Avec ce thriller psychologique exceptionnel, Paula Hawkins fait figure de révélation de l’année. Il vous suffit d’ouvrir ce livre et de vous laisser entraîner dans le piège paranoïaque et jubilatoire qu’elle vous tend et vous comprendrez combien cette publication fait figure d’événement.



Mon avis


A force d'entendre ce livre encensé, je me suis laissée tenter pour me faire ma propre opinion.

Je rejoins le clan de celles et ceux qui ont marché à fond et n'ont rien vu venir. Beaucoup en effet, lisant sans doute plus de thrillers que moi ont adoré la construction, l'addiction provoquée par le récit mais ont vu venir trop vite l'épilogue.


C'est un premier roman pour Paula Hawkins qui est déjà dans la maîtrise du style. Peu de personnages : trois femmes mais beaucoup de profondeur et de psychologie.


Rachel a 34 ans, elle est séparée de Tom depuis deux ans. Elle prend le train de 8h04 tous les matins. Ce train s'arrête systématiquement au même endroit chaque jour, à la hauteur du n° 23 Blenheim Road. Elle habitait au n°15 pendant cinq ans.


Chaque jour, elle regarde par la fenêtre et observe le couple du 23, elle les imagine Jess et Jason, couple idéalisé et s'invente leur vie. Un matin elle est témoin d'un fait étrange.


Megan (sa Jess imaginaire) a disparu, un avis de recherche est publié dans la presse. Rachel interviendra comme témoin et là commence un engrenage infernal.


Détail important, Rachel est devenue alcoolique depuis la fin de son mariage, elle prend peu soin d'elle et va fourrer son nez dans une drôle d'histoire. Qu'est-ce que j'ai eu envie de la secouer notre anti-héroïne, de la raisonner, quelle naïve, quelle inconsciente.


Megan la disparue, et Anna la nouvelle épouse de Tom sont les autres personnages centraux.


C'est le "je" qui est utilisé pour chacune. Elles témoignent tour à tour, un peu sous la forme d'un journal. On fait des aller-retour dans le temps. Et petit à petit on va comprendre la psychologie de chacune, les pièces vont s'imbriquer et prendre forme.


Le départ est lent à l'image de ce train de banlieue qui s'arrête toujours un instant à proximité du 23 mais une fois embarquée on ne peut plus s'arrêter tant cela devient addictif.


Un vrai coup de maître pour l'auteur de se mettre dans la tête des trois protagonistes. Un thriller psychologique à trois voix mettant en scène des personnes ordinaires.


La détresse de Rachel, la difficulté de se reconstruire en ayant sombré dans l'alcoolisme sont des thèmes du roman. Anna et Megan vous dévoileront également leur partie obscure, le tréfonds de leur âme, des personnages complexes changeants. Très beaux portraits féminins. Je comprends l'engouement pour ce bouquin.


Steven Spielberg est également conquis car il adaptera ce best-seller au cinéma.


Ma note : 8.5/10



Pour être objective, voici divers avis : La fée lit, Cajou, Argali, Miss Marguerite et Cannibal lecteur

Les jolies phrases

La vie n'est pas un paragraphe et la mort n'est pas une parenthèse.


Comme si je jouais à la vie au lieu de vivre pour de vrai.


Les parents se fichent de tout, à part de leurs enfants. Ceux-ci sont pour eux le centre du monde, la seule chose qui compte vraiment. Plus personne d'autre n'a d'importance, ni la souffrance, ni le bonheur des autres, plus rien n'est réel.


Les manques de ma vie seront éternels. Il faut grandir autour d'eux, comme des racines d'un arbre autour d'un bloc de béton ; on se façonne malgré les creux.


Il faut que j'arrive au bout de mon histoire. Il faut que je la raconte à quelqu'un, juste une fois. Dire les mots à voix haute. Si ça ne sort pas de moi, ça finira par me dévorer de l'intérieur. Le vide en moi, celui qu'ils ont laissé, continuer de grandir et grandir encore jusqu'à me consumer entièrement.


Je suis bien consciente qu'il n'existe pas travail plus important que d'élever un enfant, mais, le problème, c'est que ce n'est pas un travail valorisé.

1 commentaire:

Manika a dit…

Je n'ai pas été convaincue même si j'ai trouvé l'idée de départ assez interessante