lundi 28 septembre 2015

Prête à tout Joyce Maynard

Prête à tout

Joyce Maynard




Philippe Rey
Date de parution : 07/05/2015
ISBN : 978-2-84876-463-4
Format : 14,5 x 22 cm
Pages : 339
Prix : 20.00 €


L'avis de l'éditeur

Jeune, belle, mariée à un homme qui la vénère, installée dans une jolie maison, Suzanne Stone ressemble à ces filles trop parfaites des magazines. Mais elle veut davantage, elle veut la célébrité.

Isolée dans une petite ville de province, Suzanne décide que la télévision sera son royaume et, à force de persuasion, obtient un petit poste dans la station locale.

Quand son époux est retrouvé mort, la veuve éplorée, point de mire des caméras, devient rapidement suspecte. Alternant les témoignages, le roman tisse avec brio les voix de Suzanne et de son entourage. Énigmatique, capricieuse, la jeune femme est-elle pour autant l'arriviste perverse que certains dénoncent ? Où est le vrai dans ce que raconte Jimmy, son admirateur adolescent ? Jusqu"où est-elle disposée à aller pour atteindre cette renommée si convoitée ?

Admirablement construit, Prête à tout est une satire acérée de la culture de la célébrité et de l'omniprésence de la télévision, tout autant qu"un passionnant roman noir.

Mon avis


Suzanne depuis toute petite a un objectif : devenir une vedette de la télévision, goûter à la célébrité.

Elle est ambitieuse, capricieuse, voue un culte au paraître, et l'image qu'elle reflète est importante pour les autres, comme elle aime le dire "il ne faut pas oublier que la première impression est importante".
Considérée par ses parents comme la huitième merveille du monde, obtenant ce qu'elle désire depuis toujours (jusqu'à s'être fait refaire le nez), c'est une sacrée personnalité.

Elle a tout pour être heureuse. Elle a 25 ans, un mari fou d'amour qui lui passe tous ses caprices, elle est choyée  mais pas comblée.  Non, pour que son bonheur soit complet, il lui manque la célébrité et elle est prête à tout pour y arriver.

Nous sommes dans les années nonante, dans un village de l'Amérique profonde. Suzanne accepte un job de secrétaire dans une télé locale avec de petites apparitions à l'écran.  Elle propose de réaliser un documentaire sur la vie des ados, leurs besoins, leurs aspirations.  Pour se faire elle côtoyera assidûment trois ados d'un milieu social défavorisé pour qui elle représente  l'inaccessible. 

Jimmy, 15 ans, fils d'un pêcheur de palourdes, tombe littéralement sous le charme, ado en chaleur, fou d'amour, guidé par son sexe, il sera sous son emprise.

Lydia, mal dans sa peau, grosse, boutonneuse trouve enfin une amie qui l'écoute, quelqu'un qui la regarde et partage des choses avec elle.  Russel les accompagnera, plus en suiveur.

Manipulatrice, froide, calculatrice, il n'en faudra pas plus pour que ces jeunes soient sous la coupe de Suzanne et fassent tout pour conserver son amour ou son amitié., 

Larry, le mari de Suzanne sera retrouvé mort suite à ce qui ressemble à un cambriolage.  Que s'est-il passé ?  Où se trouve la vérité ?

La plume de Joyce Maynard est vraiment remarquable, elle nous plonge ici dans un récit qu'on peut qualifier de thriller tant la tension monte au fil des pages, l'atmosphère s'alourdit...  Elle décrit à merveille la société américaine.  Un livre écrit en 1990 suite à un fait divers : l'affaire Pamela Smart , un premier procès télévisé à l'époque.

  


Un roman au goût un peu vintage, n'oubliez pas qu'à l'époque pas de téléréalité, pas d'internet...

La recherche et l'accomplissement de son rêve, la célébrité c'est ce qui fait courir Suzanne.  Mais qui est-elle vraiment ?

L'épouse modèle, attentionnée, heureuse et amoureuse en quête de réalisation de soi ? ou la salope, l'allumeuse, prétentieuse, hautaine, froide, arriviste, ambitieuse prête à tout pour y arriver ?

L'originalité de l'écrit réside dans ce roman choral  dans lequel une multitude d'individus vont prendre la parole, un récit témoignage.  Chacun utilise la première personne et dans de très courts chapitres nous décrit sa perception de la personnalité de Suzanne, nous livre sa version des faits.

Le rythme est parfait.  La lecture addictive même si j'avoue avoir ressenti une baisse de régime et quelques longueurs dans le dernier tiers.   Une bonne lecture commune improvisée par les lecteurs belges compulsifs.

Ma note : 9.5/10


Voici l'avis des copines : Plume de Cajou, Nathalie, La fée lit et Clara et les mots


Les jolies phrases

Il suffit parfois de la considération d'une seule personne pour transformer la vie d'une autre personne.

Les filles mignonnes, les plus jolies, ce ne sont jamais les meilleures à long terme.  Trouve-toi plutôt une femme auprès de laquelle tu pourras vieillir.

C'est pas parce que le paquet est beau, que le cadeau à l'intérieur est super.

Il faut faire ressortir les aspects positifs.  Je pense que chaque expérience dans la vie peut vous apporter quelque chose.

C'est pas parce que vous soufflez toutes les bougies sur votre gâteau d'anniversaire que votre voeu va se réaliser.

Si vous visez trop haut, ça fait encore plus mal quand vous retombez




La presse en parle


Publié la première fois aux États-Unis en 1992, avant l’ère de la célébrité fabriquée, l’engouement pour les procès télévisés et la multiplication des séries policières, ce roman de Joyce Maynard fut adapté à l’écran par Gus Van Sant, avec Nicole Kidman dans le rôle de Suzanne.

« Un irrésistible page turner. » The New York Times Book Review

« Un triomphe. » The Boston Globe

« Un roman puissant sur le meurtre et l’obsession… Glaçant. » The Star-Ledger

« Joyce Maynard brouille les pistes dans ce roman noir saisissant qui se lit aussi comme une satire vitriolée de notre société fascinée par la célébrité. »Stylist

« À la fois roman noir et satire d'une société pervertie par la gloire éphémère qu'offre à certains le petit écran et pour laquelle ils seraient prêts à tout, ce véritable "page turner" ravira à la fois les amateurs de polars que de critiques sociales. » La République de Seine-et-Marne

« Ce roman vibre entre les mains, s'enfonce dans une tragédie aux odeurs de sauce carbonara, de vautre dans des relents de draps souillés. Avec ses phrases en 220 volts, Maynard cerne sa Suzanne en quelques mots : "Un jour, j'étais tellement absorbée par mes pensées que j'ai oublié de me retourner sous la lampe à bronzer." Pauvre Suzie. » Le Figaro

« Une belle "salope sincère" comme dirait Godard. » Grazia

« Dans cette Amérique-là, le cocktail d'ambition, de sexe et de violence se révèle particulièrement explosif. Surtout quand on veut passer à la télé. » Les Echos

« Magistral.» Elle

« Terriblement d'actualité » L'Alsace

« Un conseil: ne le commencez pas le soir , car vous ne pourrez pas le lâcher avant de l'avoir terminé. » D. L., Femme actuelle

« Joyce Maynard a eu l'idée géniale de transformer la commanditaire du meurtre en journaliste aux dents longues, pour signer un grand roman sur l'ambition et l'anthropophagie qu'elle implique. » M. L., Télérama

« Délicieusement subversif », F. M., Le progrès

« A la manière d'un reportage, le témoignage alterné des protagonistes et de Suzanne elle-même, dessine progressivement la personnalité obsessionnelle de cette jeune femme ambitieuse et manipulatrice, trop parfaite pour ce monde merdique, qui se métamorphosera en vedette macabre de la machination qu'elle a inventée.» L'Obs

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