mardi 27 septembre 2016

Il pleuvait des oiseaux - Jocelyne Saucier

Il pleuvait des oiseaux

Jocelyne Saucier

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Folio 5874
Gallimard
Parution 08/01/2015
224 pages,
Pays : Québec
ISBN : 9782070458752
Prix  : 7.10


Présentation de l'éditeur

Trois octogénaires épris de liberté vivent selon leur propre loi en forêt profonde dans le nord de l'Ontario. Non loin de là, deux hommes, l'un gardien d'un hôtel fantôme et l'autre planteur de marijuana, veillent sur l'ermitage des vieillards. Leur vie d'hommes libres et solitaires sera perturbée par l'arrivée de deux femmes. D'abord une photographe en quête du dernier survivant des grands feux qui ont ravagé la région au début du XXe siècle. Piuis une deuxième visiteuse, très vieille celle-là, Marie-Desneige, un être aérien et lumineux qui détient le secret des amours impossibles. La vie ne sera plus la même à l'ermitage. 


Il pleuvait des oiseaux est un superbe récit qui nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens. L'émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.


L'auteur

Jocelyne Saucier


Jocelyne Saucier a fait des études en sciences politiques et du journalisme en région. Il pleuvait des oiseaux est son quatrième roman. Ce dernier a remporté le Prix des cinq continents de la Francophonie, le prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec, le Prix littéraire des collégiens, le Prix des lecteurs Radio-Canada, le Prix France-Québec et dernièrement, le Prix Grand public Salon du livre de Montréal / La Presse. Il a été finaliste au Grand Prix du livre de Montréal, au Prix des libraires 201, au Prix Antonine-Maillet et au Prix des lycées français d’Amérique du Nord, dévoilé en mars 2013 et au Combat de livres de Radio-Canada 2013. Le dernier roman de Jocelyne Saucier a été encensé par la critique autant que par le public, et ce, à travers le monde! Il pleuvait des oiseaux est traduit en anglais et en suédois, sera adapté au cinéma par Outside Film et sera publié en France dans la prestigieuse maison Denöel.


Source : éditions xyz

Mon avis 

C'est une pépite, un joyau. Quelle belle découverte. Merci à Ariane de la librairie TULITU pour le conseil.

C'est avec ce bijou que j'ai fait mes premiers pas dans la lecture québécoise que j'avais très envie de découvrir.

Imaginez, trois octagénaires qui ont tout plaqué pour vivre au fond des bois, dans des cabanes près du lac de Cochrane, le tout dans des conditions sommaires.

Charlie, ancien trappeur, Tom et Ted. Ils se sont promis d'être libres et de choisir le moment de leur mort dans l'hypothèse où ils ne pourraient plus marcher. Ils vivent en ermite, reclus, oubliés de tous par choix au fond des bois.

Leur seul trait-d'union est Bruno, un marginal qui cultive un champ de Marijuana non loin de là, et Steve qui tient un hôtel. Ils veillent à leur apporter le ravitaillement.

Ted vient de s'éteindre comme ça, il était un des seuls survivants des Grands Feux de Matheson (Ontario) en 1916. Il avait à l'époque à peine quatorze ans. Une photographe est à sa recherche pour un reportage qu'elle réalise.

Elle arrivera trop tard et rencontrera Charlie.. Petit à petit, il se confiera, racontera, lui montrera les centaines de toiles que Ted a laissées.

Une autre intruse arrivera dans cette petite communauté, et sera rendue à la vie. C'est Marie Desneige, quatre-vingt deux ans. Elle a passé sa vie enfermée dans un asile psychiatrique, internée depuis ses seize ans.

La vie, la mort... Mort que nos amis ont décidé de choisir le cas échéant, est un des thèmes abordés dans ce magnifique récit, mais on parle aussi d'amitié et d'amour. Rien n'est impossible même lorsque l'on vit le quatrième âge.

Une plume fluide, entraînante, poétique et chaleureuse. Jocelyne Saucier nous décrit à merveille la nature, les bois mais aussi les sentiments, c'est une conteuse hors pair.

Un récit magnifique, touchant et émouvant. un roman magnifique, vous l'avez compris un énorme, magistral coup de coeur.

C'est une lecture commune avec Marie-Anne du blog Sur la route de Jostein, son avis est ici


Les jolies phrases

Et pourtant, c'est dans la forêt qu'il prenait la mesure de son être, qu'il respirait l'air du monde, qu'il sentait son appartenance à la puissance de l'univers.

La liberté, c'est choisir sa vie.

Il y avait un pacte de mort entre mes p'tits vieux.  Je ne dis pas suicide, ils n'aimaient pas le mot.  Ce qui leur importait, c'était d'être libres, autant dans la vie qu'à la mort, et ils avaient conclu une entente.

Il faut comprendre, c'est l'ignorance, la noirceur, la peur de tout ce qu'on ne voit pas, ne comprend pas, c'est l'époque qui a fait ça.

La folie n'était peut-être que cela, un trop plein de tristesse, il fallait simplement lui donner de l'espace.

C'était comme essayer de lire un livre qui n'avait pas été écrit.  On s'y perdait à imaginer ce qu'on voulait voir.

On ne peut rien savoir d'un vieillard si on ne va pas à ses yeux, ce sont eux qui détiennent l'histoire de sa vie.  Si le regard est aveugle, la photo le sera aussi s'était dit la photographe.

Le grand âge lui apparaissait comme l'ultime refuge de la liberté, là où on se défait de ses attaches et où on laisse son esprit aller là où il veut.

La souffrance quand elle s'empare de quelqu'un ne laisse place à rien d'autre.

La tentative, c'est la souffrance, le suicide, c'est la décision d'y mettre fin.



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1 commentaire:

Jostein a dit…

Merci de m'avoir attendue pour publier cette chronique.
Découvrir et profiter de la vie après 80 ans, quelle belle image. Savoir profiter de quelques instants de liberté, de tendresse quand on a connu tant de malheurs. Tous les personnages sont très touchants.